Le XVIIe siècle

Monday, December 01, 2008

Œuvres principales


Résumé - Les Précieuses ridicules

Les Précieuses ridicules est une comédie en un acte et en prose de Molière, qui a été représentée pour la première fois à Paris le 18 novembre 1659 au Théâtre du Petit-Bourbon. Il ne semble pas qu'elle ait été jouée auparavant en province.


En un acte, la première pièce publiée d'un auteur qui réussit grâce à elle son retour définitif à Paris. C'est d'ailleurs contre la province et ses caricatures de la préciosité que se dresse cette satire. Le paraître, le déguisement, la folie : tout Molière est déjà là ; conseillés par leurs maîtres, deux valets entreprennent de séduire d'impertinentes jeunes bourgeoises en singeant le langage et les gestes des romans à la mode ; une bastonnade met fin à la comédie, pour la plus grande honte des fausses précieuses. Entre farce (pour la duperie) et comédie à l'italienne (par le rôle des valets), cette pièce innove par un réalisme alors inusité, qui prend la forme du burlesque.

Les personnages :

Gorgibus, le maître des lieux, père de Magdelon et oncle de Cathos. « Bon bourgeois » selon le texte de la pièce, il mène sa maison avec simplicité et entend marier sa fille et sa nièce à deux prétendants honnêtes, et se trouve désemparé devant leur entêtement à refuser La Grange et Du Croisy.

Magdelon et Cathos, les « précieuses ridicules », respectivement fille et nièce de Gorgibus. Influencées par les salons précieux et les romans de Mlle de Scudéry, elles voudraient que leur vie ressemble à ces romans, ce qui les pousse à rejeter La Grange et Du Croisy pour le faux marquis de Mascarille et le faux vicomte de Jodelet.

La Grange et Du Croisy sont les « amants rebutés » de la pièce, dédaignés par Magdelon et Cathos qui les jugent trop « grossiers » pour elles, et qui se vengent en les piégeant avec l'aide de leurs valets déguisés en gentilshommes.

Mascarille et Jodelet, valets respectivement de La Grange et de Du Croisy, sont les complices puis les dindons de la farce de leurs maîtres. Mascarille, puis plus tard dans la pièce Jodelet, se fait passer pour un gentilhomme et affecte un air précieux qui trompe les naïves Magdelon et Cathos.

Résumé de la pièce :

Avant le début de la pièce. Cathos et Magdelon sont de jeunes «précieuses», rêvant d'aventures et d'amours raffinées telles qu'on peut les lire dans les romans de l'époque. Eprises de musique et de littérature, elles ne supportent que la fréquentation de beaux esprits. Gorgibus, père de l'une et oncle de l'autre, veut les marier à de jeunes gens qui ont de la fortune ou un titre de noblesse, et encourage donc La Grange et Du Croisy à leur faire la cour.

Ceux-ci, vertement repoussés par Cathos et Magdelon à cause de leur manque de raffinement et de galanterie, veulent se venger des deux jeunes femmes.

En sortant, ils laissent entendre à Gorgibus qu'ils ont été mal reçus. Gorgibus se plaint à haute voix de la coquetterie de Cathos et Magdelon, et leur reproche d'avoir éconduit La Grange et Du Croisy. Lorsque les jeunes femmes lui exposent leur idéal de galanterie et leur vision romanesque du mariage, Gorgibus réagit par l'incompréhension indignée et leur promet de les marier de force à qui il voudra.

Effrayées de cette perspective, les précieuses se désolent de leur sort injuste lorsqu'on vient leur annoncer la visite du «marquis de Mascarille», qui arrive en chaise à porteurs, et se dispute avec les laquais. Mascarille fait à Magdelon et Cathos des compliments outrés qui les ravissent, et leur lit un poème absurde de sa composition qui les bouleverse.

On annonce alors le «vicomte de Jodelet», ami de Mascarille, que celui-ci présente comme un héros. Jodelet se vante d'exploits militaires fictifs, et se déshabille à moitié pour faire admirer ses cicatrices. Impressionnées par la belle prestance et la galanterie de ces visiteurs, Cathos et Magdelon font venir des musiciens pour pourvoir danser et un bal commence.

Arrivent alors La Grange et Du Croisy qui battent Mascarille et Jodelet; ceux-ci, surpris du mauvais traitement inattendu, essayent de faire bonne mine, mais La Grange et Du Croisy reviennent avec des hommes de main, révèlent que les deux galants n'étaient que leurs valets déguisés, et les forcent à quitter les habits en leur reprochant leur imposture.

Les deux précieuses, mortifiées d'avoir été ainsi trompées, doivent en plus subir la colère de Gorgibus, qui les bat en maudissant leur extravagance.

Analyse de la pièce :

Cette petite comédie, très vive, repose sur le principe du déguisement transparent: en effet, le public de l'époque n'est jamais dupe de l'identité véritable de Mascarille et Jodelet, dont les noms sont pour lui révélateurs (Molière a déjà joué sous le «masque» de Mascarille, et Jodelet est un farceur bien connu des Parisiens). On rit donc doublement, d'abord des actes et des propos outrés des deux compères, ensuite de la réaction des précieuses qui ne se doutent pas de l'imposture.

De la farce, Molière retient l'humour physique et les bastonnades; et s'il y ajoute un riche comique verbal, celui-ci doit être soutenu par le jeu des acteurs. En plus des indications scéniques, le texte laisse de nombreuses occasions d'insérer des lazzi, comme le font les acteurs de la commedia dell'arte.
On s'attachera donc à déterminer:

* Les éléments de comique purement verbal
* Les éléments de comique gestuel
* Les espaces de liberté où les acteurs peuvent insérer des lazzi
* La structure rythmique de la pièce qui, comme beaucoup de farces, repose moins sur une intrigue efficace et tendue vers un but, que sur un rythme de jeu qui va vers un crescendo d'activité et de tension, généralement suivi d'une chute. Il n'y a donc pas vraiment de dénouement au sens aristotélicien.

La cible de la satire est un mouvement à la fois social, intellectuel et artistique dont les origines remontent au tout début du XVIIe siècle. La préciosité se développe dans le cercle de la marquise de Rambouillet, dont le salon réunit à partir de 1625 quelques-uns les beaux esprits de Paris; là s'élabore un code de conduite et de pensée qui vise à raffiner le goût et les moeurs, et surtout les relations entre les sexes. On y retrouve quelques-uns des principes de la courtoisie médiévale: les femmes y sont révérées et courtisées avec une extrème déférence par des gentilhommes prêts à tous les exploits et les renoncements pour se montrer dignes de celles qu'ils aiment.

La virtuosité dans la conversation et la maîtrise de l'expression poétique jouent un rôle central dans cette société où il essentiel de briller par son esprit, et qui se passionne pour les romans-fleuve comme l'Astrée d'Honoré d'Urfé (1607-1624) ou Le Grand Cyrus (1649-1653) et Clélie (1654 1661) de Madeleine de Scudéry. On y lit les interminables aventures de héros galants qui vivent des amours complexes et sans cesses contrariées, qui doivent servir de modèle au comportement des précieux. L'évolution des relations a même fait l'objet d'une projection topographique restée célèbre, la «Carte de Tendre», qui figure dans le premier tome de Clélie.

De ce mouvement, on peut retenir l'impératif de raffinement:

* raffinement du langage, d'où l'on proscrit les mots «bas» ou «ordinaires» au bénéfice d'un vocabulaire recherché
* raffinement de la mise et du costume
* raffinement des sentiments, qui doivent également s'abstenir de toute bassesse et de toute vulgarité; les précieux veulent principalement réformer les coutumes matrimoniales de l'époque, qui oscillent entre le mercantillisme et la séduction brutale.

Bien que les precieux forment un groupe mixte, les femmes y occupent une place particulière: dans un monde où la domination masculine dans tous les aspects de la vie sociale est inscrite non seulement dans les moeurs, mais dans le droit, les cercles précieux constituent des espaces où la femme peut imposer ses opinions et sa sensibilité. La plupart des gens de l'époque voit d'ailleurs d'un très mauvais oeil que les femmes s'émancipent ainsi, et va rire de bon coeur, Molière le sait bien, au ridicule dont se couvrent Cathos et Magdelon, et à leur déconfiture finale.
( Azadunifr )

Déroulement de la pièce

Scène 1

La Grange et Du Croisy, qui viennent de rencontrer Magdelon et Cathos, sont très mécontents de la manière dont ils ont été reçus. Pour se venger, La Grange propose de les piéger avec l'aide de son valet, Mascarille, un homme extravagant qui se prend pour un bel esprit.

Scènes 2 et 3

Découvrant que La Grange et Du Croisy sont mécontents de leur visite, Gorgibus, afin d'en comprendre la raison, fait appeler Magdelon et Cathos, qui sont occupées à se mettre « de la pommade pour les lèvres ».

Scène 4

Alors que Gorgibus leur demande des explications sur leur comportement envers La Grange et Du Croisy, Magdelon et Cathos lui affirment qu'il est hors de question pour elles de se marier à des gens « incongrus en galanterie », et qu'elles veulent vivre une aventure galante et romanesque ressemblant aux romans de Mlle de Scudéry. Ne comprenant rien à leur discours, Gorgibus s'entête : il veut les marier le plus vite possible, ou elles seront envoyées au couvent.

Scènes 5 et 6

Une fois Gorgibus parti, Magdelon et Cathos s'entêtent dans leur rêverie en s'imaginant qu'elles ne sont pas réellement sa fille et sa nièce, et qu'« une naissance plus illustre » leur sera un jour révélée. Marotte, leur servante, annonce alors l'arrivée du « marquis de Mascarille », que les deux précieuses s'empressent de recevoir.

Scènes 7 et 8

Arrivée de Mascarille en chaise à porteurs. Refusant de payer les porteurs sous prétexte qu'on ne demande pas de l'argent à une personne de sa qualité, il accepte cependant très vite quand l'un d'entre eux le menace d'un bâton. Il attend Magdelon et Cathos qui se recoiffent.

Scène 9

Mascarille rencontre Magdelon et Cathos et leur fait des compliments. Il leur promet de les présenter à « une académie de beaux esprits » ; il leur fait également part de ses propres talents en récitant et chantant un impromptu qu'il a composé, et qui est très admiré par les deux précieuses. Il leur fait également admirer ses habits, avant de se plaindre que son cœur est « écorché » par leurs regards.

Scènes 10 et 11

Arrive une autre personne, présentée comme le vicomte de Jodelet. Il se révèle être un vieil ami de Mascarille, et tous deux se complimentent sur leurs exploits à la guerre en montrant à Magdelon et Cathos leurs cicatrices. Ils décident alors de donner un petit bal à leurs hôtesses et leurs voisines.

Scène 12

Arrivent les voisines et les violons pour le bal. Mascarille danse avec Magdelon et Jodelet avec Cathos.

Scènes 13 et 14

La Grange et Du Croisy font irruption dans la pièce et frappent Mascarille et Jodelet. Magdelon et Cathos sont choquées, mais Mascarille et Jodelet ne semblent pas vouloir se venger de l'affront.

Scène 15

Retour de La Grange et Du Croisy, qui révèlent que Mascarille et Jodelet sont leurs valets, et leurs font retirer leurs atours. Réalisant leur erreur, les deux précieuses font éclater leur dépit.

Scènes 16 et 17

Magdelon et Cathos se plaignent à Gorgibus de la « pièce sanglante » qu'on leur a jouée, mais Gorgibus réplique que c'est à cause de leur extravagance qu'une telle chose a pu arriver. Mascarille et Jodelet, ainsi que les violons, sont jetés à la porte, puis Gorgibus, en colère, voue les romans, les chansons, les poèmes et autres « sottes billevesées » « à tous les diables ».
( Azadunifr )

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