Le XVIIe siècle

Friday, November 28, 2008








paul scarron
( 1610 -1660 )

Ecrivain français, auteur du Roman comique, qui fut le pionnier de l'épopée burlesque.

Biographie

Il naquit à Paris en 1610 d'une famille de magistrats, son père était conseiller à la Cour des Comptes.

À 19 ans, il intégra les ordres et il quitta Paris en 1632 pour s'installer au Mans jusqu'en 1640 où il devint secrétaire chanoine de l'évêque du Mans, Charles de Beaumanoir. Ce qui ne le brida pas à se dévergonder très tôt dans les milieux libertins.

Bossu, et souffrant de rhumatismes, il obtint une petite rente comme " malade de la reine ". À 27 ans, ses jambes se paralysèrent, séquelles d'une longue maladie.
En 1643, son " Recueil de quelques vers burlesques " fut publié, se lançant ainsi dans la littérature burlesque et instituant un nouveau style qu'il domina grâce à sa " verve " mordante et malicieuse. Cette littérature désigna l'attitude extravagante des bienséances précieuses.
Il publia en 1644 une épopée burlesque " Le Typhon ". Il écrivit des comédies pour le théâtre " Jodelet ou le Maître valet " en 1643 et " Don Japhet d'Arménie " en 1647, publié en 1652. Des comédies et farces suivirent en écriture, " Jodelet " en 1645 et " Jodelet souffleté " en 1646.
Scarron publia pendant la Fronde une mazarinade, texte satyrique contre Mazarin.
De 1648 à 1659, il écrivit " Le Virgile travesti ", une parodie burlesque de l'épopée antique, " l'Énéide ", et en 1651 pour la première partie et 1657 pour la seconde partie, il se mit sur son " Roman Comique ", retraçant les aventures d'une troupe de comédiens ambulants. Il décrivit dans son roman les us et coutumes des provinciaux, des bourgeois et des gens du théâtre. Ce roman baroque devint son chef-d'oeuvre. Il arriva à associer la comédie burlesque au romanesque précieux. Une troisième partie fut prévue mais jamais achevée.
En 1652, il épousa une jeune fille pauvre d'à peine 17 ans, Françoise d'Aubigné, petite-fille d'Agrippa d'Aubigné. De 25 ans sa cadette, cette orpheline accepta le mariage pour échapper au couvent.

De nouvelles comédies furent publiées, " L'Écolier de Salamanque " en 1654, " Le Marquis ridicule ou la comtesse faite à la hâte " en 1655, " La Fausse Apparence " en 1657 et " Le Prince corsaire " en 1658.

De 1655 à 1657, il écrivit des Nouvelles tragi-comiques.
Scarron et son épouse Françoise d'Aubigné animèrent leur salon, " le salon jaune ", dans leur hôtel de Troyes situé dans le quartier du Marais, quartier qui devint le grand lieu des arts et des lettres pour les mondains et les intellectuels.

Il décéda à Paris en 1660 à l'âge de 50 ans, laissant veuve et sans fortune après 8 ans de mariage, Françoise d'Aubigné qui devint quelques années plus tard Madame de Maintenon et seconde épouse " secrète " de Louis XIV. Il fut inhumé en l'Église Saint Gervais Saint Protais. Il resta dans la mémoire de tous comme un bon vivant et d'humeur joyeuse et malicieuse malgré la maladie et la paralysie.

Il écrivit sa propre épitaphe, devenue célèbre, sur ses souffrances continues.

Ses oeuvres

Scarron joua un rôle décisif dans l'épanouissement du genre burlesque en France. Il s'inspirait directement du burlesque des auteurs italiens, notamment de Bracciolini, de Tassoni et de Lalli. En 1643, il publia un Recueil de quelques vers burlesques puis, en 1644, le Typhon, première en date des épopées burlesques. De 1648 à 1652, il fit paraître Virgile travesti, une épopée qui parodiait l'Énéide, de Virgile. Mais l'ouvrage le plus célèbre de Scarron reste sans doute le roman burlesque intitulé le Roman comique (1651-1657), qu'il laissa inachevé. Il y dépeint d'une manière savoureuse la vie et les amours de comédiens itinérants, qui vont de village en village dans la province française, mais de nombreuses autres histoires, burlesques ou galantes, viennent s'insérer au cœur du récit principal. La plume de Scarron laisse certes deviner ses intentions parodiques, mais il est indéniable que le narrateur prend plaisir à relater les amours de ses personnages. Le Roman comique tourne notamment en ridicule les vieilles épopées et les romans chevaleresques en parodiant leur style pour relater des disputes triviales et bouffonnes. À partir de 1645, Scarron s'intéressa au théâtre : il écrivit en tout neuf pièces inspirées de Tirso de Molina et de Francisco de Rojas y Zorrilla, à une époque où la comédie espagnole triomphait à Paris. Dans ces comédies de cape et d'épée, le comique est limité à certaines scènes et il est assuré pour l'essentiel par un valet. Le reste de l'œuvre de Scarron est romanesque. Ses nouvelles, ses poèmes burlesques et ses pièces ont ouvert la voie à la comédie-ballet de Molière et Lully.

liste des oeuvres de Paul SCARRON


burlesque

Scarron représente le genre burlesque dans la comédie du XVIIe siècle. En 1643, son Recueil de quelques vers burlesques est l'origine d'une vogue immense. Il publie ensuite Le Typhon (1644), puis de 1648 à 1652 le Virgile travesti, parodie de l'Énéide. Tout en écrivant ses meilleures comédies (Jodelet ou le Maître valet, 1645, et Don Japhet d'Arménie, 1653), Scarron rédige également un roman : Le Roman comique, considéré comme son chef-d'œuvre. La première partie est publiée en 1651, la seconde en 1657. Scarron meurt avant d'avoir écrit la troisième.
Il est également l'auteur de plusieurs autres comédies : L'Écolier de Salamanque (1654), Le Marquis ridicule ou la comtesse faite à la hâte (1655), La Fausse Apparence (1657), Le Prince corsaire (1658).

Presque toutes ses pièces sont imitées de modèles espagnols, notamment de Tirso de Molina et de Francisco de Rojas.
( Azadunifr )

Celui qui ci maintenant dort
Fit plus de pitié que d’envie,
Et souffrit mille fois la mort
Avant que de perdre la vie.

Passant, ne fais ici de bruit,
Prends garde qu’aucun ne l’éveille ;
Car voici la première nuit
Que le pauvre Scarron sommeille.

Le courant comique et satirique

Le courant satirique et familier qui caractérise certaines œuvres narratives du XVIIe siècle est l'héritier d'un certain esprit « gaulois » présent dans les nouvelles (ou les « histoires ») du siècle précédent (comme celles de L'Heptaméron de Marguerite de Navarre) qui cherchent à s'ancrer dans le réel pour créer à la fois le rire et la mise en cause. Influencé par le roman picaresque espagnol, ce courant non aristocratique est aussi produit par la réaction contre les excès idéalistes et sentimentaux des romans héroïco-précieux dont se moquent les auteurs satiriques avec des sortes de parodies comiques.

C'est essentiellement dans le genre encore flou du roman que ce courant réaliste et plutôt burlesque sera productif en privilégiant un récit enjoué, parfois embrouillé cependant, avec des personnages communs placés dans des situations souvent plaisantes et quotidiennes. Ils relèvent parfois du peuple ou de la bourgeoisie mais les histoires comiques françaises se distinguent des romans picaresques par un personnel moins populaire. Les héros de Histoire comique de Francion et du Page Disgracié sont des gentilshommes. Le personnage principal du Roman comique est certes né théoriquement dans le peuple mais tout laisse à penser que ses véritables origines pourraient être nobles. Il en a du moins les caractéristiques morales.
Les œuvres les plus notables sont Histoire comique de Francion de Charles Sorel, publié en 1626, Le Roman comique de Paul Scarron, publié en 1651-1657, et Le roman bourgeois d'Antoine Furetière, publié en 1666, les romans de Cyrano de Bergerac occupant une place à part avec leur mélange d'imagination, de réflexion mais aussi de drôlerie.

Jean de Lannel ouvre la voie avec son Romant satirique (1624), où il essaie de présenter le tableau des désordres et de la corruption qui règnent en France au commencement du règne de Louis XIII.

Le roman de Charles Sorel (1600-1674) Histoire comique de Francion (1623) constitue l'une des œuvres majeures du genre. L’immortalité de l’âme est raillée dans le roman, la hiérarchie sociale, le culte de l’argent et de la puissance sont dénoncés dans un langage savoureux, riche en tournures populaires, en termes colorés, en proverbes.

Le Roman comique (1651-1657) de Paul Scarron (1610-1660) reprend des caractéristiques du travail de Sorel tout en le polissant un peu pour le rendre plus acceptable dans une époque moins libre de celle de l'apparition du Francion. À travers le récit d’une troupe de comédiens sous Louis XIII l’auteur peint avec un réalisme saisissant et beaucoup d’humour les mœurs provinciales.
En 1610, Furetière peint en action les mœurs de la bourgeoisie du temps dans le Roman bourgeois.
( Azadunifr )

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