Le XVIIe siècle

Monday, November 24, 2008








Madeleine de Scudéry
( 1607 -1701 )


Madeleine de Scudéry, née au Havre en 1607 et morte à Paris le 2 juin 1701, est une femme de lettres française.auteur de romans à clés rédigés dans le style précieux en vogue au XVIIe siècle. ( Azadunifr )

Biographie


« Sappho » était le surnom, selon la mode du temps, de cet auteur du XVIIe siècle qui fut une habituée de l’hôtel de Rambouillet avant de lancer, en 1652, son propre salon littéraire, qui donna longtemps le ton de la Préciosité, dont elle était l’une des plus célèbres représentantes. La plupart des célébrités de l’époque, les Montausier, La Rochefoucauld, La Fayette, Sévigné, Conrart, Chapelain, Pomponne et Pellisson honorèrent régulièrement les « samedis de Mlle de Scudéry » de leurs conversations érudites et galantes.

Elle a été, sous le nom de son frère Georges, qui n’a jamais hésité à endosser la paternité d’un grand nombre d’écrits de sa sœur, l’auteur à succès de longs romans galants à clé dépourvus de toute vraisemblance historique où se reconnaissent aisément les portraits de personnages tels que Condé, Mme de Longueville, etc. transposant dans l’Antiquité la vie de la société mondaine de son temps : Ibrahim ou l’Illustre Bassa (4 volumes, 1642) ; Artamène ou le Grand Cyrus (1649-1653), le plus long roman de la littérature française (10 volumes) ; Clélie, histoire romaine (10 volumes, 1654-1660) ; Almahide ou l’esclave reine (8 volumes, 1660) ; Mathilde d’Aguilar, histoire espagnole (1667).

Lieu d’analyses raffinées de la vie intérieure des personnages dont les portraits ont souvent un étonnant relief, ces œuvres ont donné vie à des émotions nouvelles, telles que la mélancolie, l’ennui, l’inquiétude et certaines douces rêveries qui préfigurent Rousseau. Publiées à part dans la Morale du monde ou Conversations (10 volumes, 1680-1682), les conversations pleines de sens et d’esprit de ses personnages sont devenues une sorte de manuel de la société élégante. Ces romans ont donné lieu à une vogue de romans précieux proposant une vision idéalisée de l’amour et une peinture poétisée de la société mondaine. C’est dans Clélie, histoire romaine que figure la fameuse Carte de Tendre à la géographie galante, confinant parfois au mièvre, qui a détourné le courant précieux de son modernisme originel.

Madeleine de Scudéry a néanmoins fait tenir, dans Artamène ou le grand Cyrus, des propos contre le mariage très violents à son héroïne du nom de... Sappho qui va jusqu’à dire que cette institution est une tyrannie. Sur ce point, elle sera cohérente avec elle-même en restant célibataire jusqu’à sa mort. Ce roman est également considéré par certains critiques littéraires comme le premier roman moderne dans la mesure où, sa publication n’ayant pas été interrompue par la Fronde, cette œuvre, sans faire l’apologie de la sédition politique, laisse transparaître les sympathies sans illusions de Madeleine de Scudéry pour les Frondeurs. Le personnage de Sappho constitue la première indication attestée de la prise de conscience du fait qu’après la Fronde, les femmes n’auraient plus le droit d’appliquer leurs talents qu’aux sujets intellectuels et uniquement dans la sphère privée. Au demeurant, la « retraite » de Sappho au royaume des Sauromates — la demeure légendaire des Amazones — dans le dixième volume d’Artamène coïncide avec la « retraite » de la Grande Mademoiselle. Avec Pellisson, avec qui elle a entretenu une relation de grande fidélité, elle a influencé La Fontaine et Molière qui semble pourtant l’avoir ridiculisée sous le nom de « Magdelon », diminutif de Madeleine, dans les Précieuses ridicules. Elle a également été la première femme à recevoir le prix de l’éloquence de l’Académie française. Elle a été de l’Académie des Ricovrati.

Sa vie et son œuvre

Née au Havre dans une famille de petite noblesse, Madeleine de Scudéry reçut une éducation très solide, chose encore rare pour une jeune fille de son époque. En 1639, elle gagna Paris et fit son entrée dans le monde des lettres parisiennes en fréquentant l'hôtel de Rambouillet, un célèbre salon littéraire fondé par Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet. Madeleine de Scudéry y brilla par sa culture et son esprit, et sa réputation fut telle qu'elle lui permit de créer par la suite son propre salon littéraire, qui devint très vite à la mode. Elle y reçut des écrivains de renom et des amateurs des belles lettres très distingués. Mme de La Fayette, Mme de Sévigné, Mme Scarron (future Mme de Maintenon), MM de La Rochefoucauld, Conrart et Pellisson, participèrent à ces réunions littéraires. Théoricienne de l'amour galant, Madeleine de Scudéry choisit de rester célibataire par goût et par conviction. Elle mourut à Paris, le 2 juin 1701.

Une femme savante:

Apprendre, toujours apprendre, telle est l'obsession qui marque la jeunesse de Madeleine de Scudéry. Cet appétit de savoir constitua peut-être pour elle, privée très jeune de ses parents, une sorte de compensation à son enfance orpheline. Ce vif attrait pour la connaissance ne la quittera pas durant toute sa vie. Son oncle ecclésiastique, qui la recueille, l'encourage dans ce penchant et lui donne un enseignement approfondi, exceptionnel pour une jeune fille de cette époque. Cette éducation orientera toute son existence. C'est elle qui, en particulier, la poussera à participer aux activités de l'hôtel de Rambouillet, l'un des centres culturels de cette période.

La reine de la préciosité:

À partir de 1650, elle décide d'animer son propre cercle littéraire. La Rochefoucauld, Madame de Sévigné et Madame de La Fayette le fréquenteront. Il deviendra bientôt le centre de la préciosité. Madeleine de Scudéry y assure une royauté incontestée. Durant sa longue vie — elle traverse tout le siècle et meurt en 1701 à l'âge de quatre-vingt-quatorze ans —, elle reste fidèle à ses règles de conduite. Militante féministe avant la Lettre, elle lutte pour l'égalité de la femme: elle revendique son accès à l'instruction, rejette la domination de l'homme, refuse le mariage. Face à l'amour, elle adopte une position contraste, contradictoire peut-être: elle le craint et le souhaite en même temps. Elle a peur de l'engagement, fuit la sensualité qu'elle considère comme aliénante, mais a besoin de tendresse. Le jeu de l'amour précieux lui convient donc à merveille. Et son attachement pour son frère, Georges de Scudéry , la console des désillusions de la passion.
L'auteur à succès:

L'égale de l'homme, elle veut l'être aussi en écrivant. Souvent en collaboration avec son frère, elle a élaboré une œuvre romanesque importante. C'est un auteur à succès dont on lit avec délectation les romans-fleuves qu'elle met plusieurs années à composer: Le Grand Cyrus, en dix volumes, paraît de 1649 à 1653 ; Clélie, également en dix volumes, est publié de 1654 à 1660. Elle y fait évoluer des personnages généralement tirés de l'histoire antique. Mais, sous la période décrite qu'elle tente de reconstituer, elle fait en réalité apparaître la période où elle vit, décrit les comportements de son temps, développe sa conception de la vie marquée par la préciosité: c'est ce qui explique l'engouement des lecteur. Ils se retrouvent, ils se reconnaissent dans les êtres fictifs qu'on leur présente comme des reflets d'eux-mêmes.


Les premières œuvres de Madeleine de Scudéry furent publiées sous le nom de son frère, Georges de Scudéry (1601-1667), qui était également écrivain et poète. Il s'agit de longs romans ayant pour thème central l'amour, dont Artamène ou le Grand Cyrus (1649-1653) et Clélie, histoire romaine (1654-1660) sont les plus connus.

Ces romans à clés, écrits dans un style raffiné, rencontrèrent un succès immense auprès de l'aristocratie et de l'élite littéraire : sous le masque de la fiction, le public de l'époque s'amusa à reconnaître les personnes réelles décrites dans le Grand Cyrus, où Madeleine de Scudéry se donnait le nom de Sappho. Ils traitaient des préoccupations galantes de l'époque, qui peuvent sembler superficielles, mais qui en réalité posaient de vrais problèmes moraux : quelle place peut occuper l'amour dans la société et dans le mariage? Peut-il devenir le fondement solide d'une relation, ou est-il nécessairement destructeur? Peut-il durer sans s'amoindrir ou se pervertir? Ces ouvrages devinrent bientôt les ouvrages de référence de l'aristocratie en matière de préciosité. C'est dans Clélie que se trouve la carte du Tendre, cette représentation topographique et allégorique du pays de l'amour, où l'amant doit trouver le chemin du cœur de sa dame entre maints périls et maintes épreuves. Cette carte définit une sorte d'idéal du comportement amoureux, fait d'attentions et de respect en même temps que de dévotion, de persévérance et de mesure en même temps que d'ardeur. Les romans suivants de Madeleine de Scudéry connurent un grand succès, comme Almahida ou l'Esclave reine (1660-1663), publié en huit volumes, Célinte (1661), les Femmes illustres (1665), Mathilde (1667), la Promenade de Versailles (1669). La plupart de ces romans connurent plusieurs éditions et furent traduits en diverses langues, et même en arabe.
À partir des années 1680, Madeleine de Scudéry se retira quelque peu du monde pour se consacrer à l'écriture de traités moraux. Les Conversations sur divers sujets (1680) et les Conversations nouvelles sur divers sujets (1684) furent suivies des Conversations morales (1686) et des Nouvelles Conversations morales (1688), ainsi que des Entretiens de morale (1692), que l'auteur destinait aux enseignantes de l'école de Saint-Cyr, fondée en 1686 par Mme de Maintenon.

Madeleine de Scudéry et la préciosité, dont elle fut l'auteur le plus éminent, furent ridiculisées par Molière dans les Précieuses ridicules, mais l'auteur nous apparaît aujourd'hui comme une figure importante de son temps, pour avoir tenté de repenser les relations entre hommes et femmes d'une manière alors tout à fait moderne.

Le Grand Cyrus (1649-1653):

Dix volumes, 13 095 pages, Le Grand Cyrus détient un record de longueur difficilement égalable. Il fallut cinq ans, de 1649 à 1653, pour que ce roman-fleuve paraisse dans sa totalité. Et le lecteur attendait à chaque fois la suite avec une impatience renouvelée.
L'action du Grand Cyrus se déroule dans la Perse du Ve siècle av. J.-C. et crée un exotisme né du double décalage du temps et du lieu. Cyrus, amoureux de la belle Mandane, est à la recherche de sa bien-aimée. Mais elle est convoitée et enlevée par des rivaux successifs, ce qui contraint le héros à des poursuites et à des combats incessants.

Aventures militaires et amoureuses dans des contrées diverses, rebondissements, mais aussi portraits et fines descriptions psychologiques alternent dans ce roman dont l'intérêt était encore renforcé par ce qu'on appelle les clefs. Les personnages fictifs évoquaient en effet des êtres bien réels de l'époque de Madeleine de Scudéry: sous Cyrus, se cache le grand homme de guerre, Condé, sous Mandane, la duchesse de Longueville, célèbre pour ses nombreux complots contre le pouvoir royal, sous la sage Sapho, Madeleine de Scudéry elle-même.

Clélie (1654-1660):

L'action de Clélie se déroule au cours de la révolution qui renversa le roi de Rome. Tarquin, en 509 av. J.-C. Clélie, jeune Romaine fille du noble Clélius et Aronce, fils du roi des Étrusques Porsenna, sont amoureux l'un de l'autre. Mais Clélie est enlevée par Tarquin dont Porsenna est l'allié. Un double obstacle, celui du rival et celui du père, s'oppose donc à l'amour d'Aronce, parti délivrer Clélie. Tout finira bien: le roi des Étrusques rompra son alliance avec Tarquin, tandis qu'Aronce retrouvera Clélie.

Comme dans Le Grand Cyrus, ce sujet n'est qu'un prétexte pour accumuler les rebondissements romanesques, pour multiplier les intrigues amoureuses et pour évoquer des personnages célèbres de l'époque.

Bibliographie

Artamène ou le Grand Cyrus (1649-1653)
Clélie, histoire romaine (1654-1660)
Almahida ou l'Esclave reine (1660-1663)
Célinte (1661)
Les Femmes illustres (1665)
Mathilde (1667)
La Promenade de Versailles (1669)
Conversations sur divers sujets (1680)
Conversations nouvelles sur divers sujets (1684)
Conversations morales (1686)
Nouvelles Conversations morales (1688)
Entretiens de morale (1692)
( Azadunifr )

Clélie, histoire romaine

Clélie, histoire romaine est un roman de Madeleine de Scudéry, publié en 10 volumes in-8°, de 1654 à 1660.

Ce roman est un excellent exemple du roman précieux, sous-genre du courant de la préciosité, genre romanesque du XVIIe siècle français. Apparu aux alentours de 1650, le roman précieux est un genre prônant le sentiment, son analyse et son discours. Il possède un style littéraire baroque, un vocabulaire élevé, un raffinement du sentiment et une importance de l’intériorité.
Comme beaucoup de romans et nouvelles de Madeleine de Scudéry, Clélie offre « une représentation romanesque de la société précieuse et galante1 » dépeignant ses idéaux mondains, mais également « sa conception de l’art de vivre en société et de l’art d’aimer2. »
C’est dans Clélie que se trouve la carte de Tendre, « représentation topographique et allégorique de la conduite et de la pratique amoureuse3. »

« Amours et aventures sont le support vivant et coloré d’une interrogation sur la “morale du monde” et ses formes d’expression, sensible à la nécessité de ménager aux femmes de valeur la place glorieuse qui leur est due. C’est à l’idéal de la conversation galante, recrutant hommes et femmes sur le seul mérite de l’esprit, que fut confié, non sans quelque clairvoyante inquiétude, ce projet résolument moderne : l’élégante discrétion de l’écriture en fait aussi tout le prix4. »


Première partie, Livre I

Le jour précédant les noces de Clélie, fille de Clélius et Sulpicie, et Aronce, fils du roi Porsenna, dans la campagne de Capoue, les gens ressentaient encore le retard du mariage, dû au débordement récent du fleuve causé par la tempête. Mais le père de Clélie avait quand même choisi de la marier dans les belles ruines qui en avaient résultées. L’inquiétude envahissait Aronce, comme au moment où son rival, Horace, apparut au mariage. Clélie, inquiète de cette présence, demande à son père d’empêcher une bataille entre les deux. À ce moment, la terre se met à trembler, séparant les deux amants, répandant flammes, cendres et fumées partout dans la campagne. Aronce échappe à la mort et ne pense qu’à sauver Clélie. Retrouvant les parents de Clélie dans un tombeau que le tremblement avait ouvert, il espère la revoir. Mais Sulpicie lui dit avoir vu Horace près de sa fille avant que les cendres recouvre le paysage. Aronce se met donc à chercher, mais ne la trouve pas. Il en vient à espérer être mort lui aussi, si Clélie a péri dans ce tremblement.

Sans nouvelles depuis longtemps, il apprend par Sténius, ami d’Horace, que ce dernier est toujours vivant. Sténius lui fait lire cette lettre qui révèle qu’Horace est en possession de Clélie. Avec son ami Célère, Aronce part de Capoue pour retrouver Clélie. Mais arrivé au bord du lac de Trasimène, il aperçoit une barque qui contient Horace et Clélie, en plus de six autres hommes armés, combattant dix hommes dans une autre barque, sur le lac. Sur cette seconde barque se trouve le Prince de Numidie, un ami, de qui s’échappait rapidement Horace. Voyant cela au loin, Aronce est fâché de ne pouvoir se battre aussi. Mais pendant qu’il voit Horace s’enfuir, un esclave couvert de sang sort des bois et lui demande d’aller au secours du prince de Pérouse, Mézence, que des traîtres veulent assassiner. L’honneur lui dicte de l’aider. Il sort de la bataille légèrement blessé et est hébergé chez Sicannus, ami de Célère, sur l’île des Saules. Là, il apprend que le prince de Numidie est également son rival auprès de Clélie. Il apprend aussi la situation politique en Étrurie. Mézence tient prisonnière sa fille Galérite et le roi Porsenna, que ses fidèles veulent libérer. Aronce se noue d’amitié avec la princesse des Léontins, Lysimène. À la demande de celle-ci, Célère raconte l’Histoire de Clélie et Aronce, qui révèle que le roi Porsenna est le père d’Aronce. On apprend que le roi a épousé la fille de Mézence, Galérite, tout en restant l’otage politique de son beau-père. En effet, les deux ont un enfant qui, pour échapper à la justice de Mézence, est embarqué vers Syracuse. Lors du naufrage de son bateau, l’enfant est recueilli par Clélius et Sulpicie, qui eux-mêmes ont perdu leur fils durant la tempête. Cet enfant, c’est Aronce, qu’ils nomment ainsi en l’honneur du fils disparu. Ils l’emmènent à Carthage avec eux. Quatre ans plus tard, ils ont Clélie. Les deux enfants bénéficiant d’une excellente éducation, Aronce se fait ami avec le jeune prince de Carthage et le jeune prince de Numidie. Par ces amitiés, Aronce est toujours loin de Clélie, qui grandit pour devenir une belle jeune femme. Alors, accompagné d’un ami du prince de Carthage, Amilcar, ils partent à trois voir toute la Grèce, puis Rome. Là, le tyran Tarquin sévit, et le prince de Carthage fait la rencontre d’Horace, victime exilée de Tarquin, qui converse avec Aronce. Les deux deviennent amis et Horace continue le voyage de retour avec eux. Pendant les quatre ans qui précédèrent leur retour, Clélie, devenue magnifique, est la favorite de Maharbal, celui qui avait alors la plus grande autorité à Carthage. Clélius hésite à lui donner sa fille en mariage, le prince de Numidie est également amoureux d’elle, et au retour d’Aronce, ce dernier tombe amoureux d’elle. Les trois arrivent le jour de la fête de Tyr, qui donne aux Phéniciens une partie de leur fortune, et de leurs filles, pour célébrer l’alliance des deux peuples. Clélie, Aronce, Amilcar et Horace se retrouvent tous à cette fête. Aronce et Clélie se reconnaissent et se plaisent beaucoup. Mais Aronce va demander à Sulpicie des nouvelles de Clélius, alors que Clélie attendait Aronce. Lorsqu’il vient la voir, il la complimente et les deux décident de s’appeler frère et sœur. Clélius retrouve Aronce qu’il voit comme un fils, puis Horace qu’il voit comme un allié. Les trois, Aronce, le prince de Numidie et Horace passent la majorité de leur temps avec Clélie, chez Sulpicie, alors que Maharbal est aux prises avec l’administration de Carthage. C’est alors que le prince de Numidie déclare son amour à Clélie, qui rejette le prince, à la fois par dédain et parce qu’il risque les foudres de Maharbal. Quant à Aronce, il renonce à avouer son amour à Clélie, par respect pour Clélius et Sulpicie, alors que Horace, amoureux lui aussi, ne voyait pas le besoin de le lui révéler. Mais les rivaux sont tout de même amis. Clélie ignore donc l’amour des trois, sauf celle de Maharbal qui est connue de tous. S’en suit une discussion sur l’amour, en compagnie de Barcé et Sozonisbe, deux nouvelles mariées. Aronce croit en l’amour naissant de l’amitié, pas soudain, alors qu’Horace croit au coup de foudre. Le prince de Numidie et Maharbal se joignent à la conversation et changent de sujet. La compagnie se sépare. Aronce avoue son amour pour Clélie à Célère, et son désespoir quant à son union avec elle. Il décide de s’opposer à son amour pour elle. Clélie ainsi, refuse Horace, Maharbal, le prince de Numidie, et penche plus vers Aronce.

Amilcar, le prince de Carthage, Aronce et Célère partent pour Utique. Maharbal découvre les sentiments du prince de Numidie pour Clélie et tente de faire arrêter Clélius. Ce dernier, Clélie et Sulpicie fuient avec Horace vers Syracuse, Aronce va les rejoindre pour découvrir qu’ils sont prisonniers de pirates avec qui il se battait. Ils se délivrent de leur emprise, se rendent à Syracuse et puis à Capoue, où ils sont accueillis par l’oncle de Célère, le gouverneur de la cité. Clélie, qui reçoit toute la belle société de Capoue, vit le bonheur. Aronce lui déclare son amour dans un lettre, au moment où Horace en fait autant. Les deux s’étonnent, mais ne se laissent pas aller à la haine.

Un jour, Herminius, romain illustre exilé par Tarquin, ami d’Horace, arrive à Capoue, se fait aimer de Clélius qui demande à Aronce de se lier d’amitié avec lui. Lors de sa rencontre avec Sulpicie et Clélie, il tomba sous le charme de la jeune fille, mais son cœur était à Rome. Pour cela, Clélie l’apprécie beaucoup. Puis, lors d’une journée avec Aronce, Herminius, Horace, Fénice, amante de Célère, et ce dernier, Clélie explique sa conception de l’amour et de l’amitié, avec la Carte de Tendre, qu’Herminius lui demanda en lettre. Clélie lui envoie donc une carte avec de réelles vallées, montagnes, villes, etc. Célère a conservé cette carte qu’il montre à Lysimène. Cette carte contient trois villes, Tendre-sur-Inclination, Tendre-sur-Estime, Tendre-sur-Reconnaissance, qui peuvent être atteintes de différentes façons, qu’elle nous explique. On sait grâce à cela qu’Aronce est en avance sur Horace, dans la course pour Clélie. Les deux se battent alors en duel, Clélius empêche une fin tragique au duel, se range du côté d’Horace. Mais Aronce, aidé d’Herminius qui sauve Clélius de l’assassin de Tarquin, est reconnu en tant que fils de Porsenna, lorsque deux des serviteurs du roi et de Galérite le reconnaissent. Les noces des deux sont annoncées, la veille du départ d’Aronce pour Pérouse où il ira délivrer son père. Là s’achève le récit de Célère à la princesse des Léontins.

Première partie, Livre II

Aronce se rend à Pérouse, réussit à faire libérer Porsenna son père, et se fait reconnaître par ses parents et par Mézence, et négocie un accord de paix entre les deux. Mais Porsenna conclut une alliance avec Tarquin, et met Aronce dans une position embarrassante. Aronce se rend donc à Ardée, où se trouve Clélie prisonnière d’Horace, cité assiégée par Tarquin. En chemin, il retrouve Amilcar et Herminius, et fait la connaissance des Grecs Artémidore et Zénocrate. Avant d’arriver à Ardée, ils veulent s’assurer que Clélie est bien là et que Tarquin prévoit bien son siège. Pendant qu’ils attendent le retour des reconnaissances, Herminius raconte l’Histoire de Tarquin le Superbe, qui montre la fondation de la ville de Rome, les crimes que lui et Tullie ont fait pour se défaire de leurs conjoints et du roi Servius, père de Tullie, pour usurper le trône. Cette combine est davantage expliquée. Puis, Aronce, Célère et Herminius se dirigent vers la cité assiégée, et Amilcar, Artémidore et Zénocrate vont vers le camp de Tarquin. Devant Ardée, Aronce surprend Horace en fuite avec Clélie. Profitant du combat entre les deux, Hellius officier de Tarquin enlève Clélie et ses compagnes pour les faire prisonnières à Rome. Aronce s’y rend pour négocier leur liberté. Puis, blessé, Horace est ramené à Ardée par Herminius.

Première partie, livre III

Confus dans leurs sentiments, ils arrivent à Ardée quelques heures plus tard. Là, ils voient des chariots remplis de dames, parmi lesquelles se trouvait Clélie. Les captives sont conduites à Tarquin. Clélie a frappé par sa beauté le regard du prince Sextus et de son père Tarquin. Les héros se rapprochent doucement des prisonnières, tout en conservant l’incognito. Aussi, Clélie se fait passer pour la sœur de Célère, pour éviter que Tarquin sache qu’elle est la fille de son ennemi juré. Sextus, amouraché de Clélie, s’entretient d’amour avec Amilcar. Puis, un autre jour, Aronce réussit à parler à Clélie, pendant que Amilcar détourne l’attention de Sextus avec une autre conversation sur l’amour, entre les autres compagnons et les captives. Puis, Amilcar commence l’Histoire d’Artaxandre.

Il s’agit d’un récit composé de noms fictifs. Artaxandre arrive à Crète, et va se promener dans un jardin éloigné avec un ami. Là se trouvent Céphise et Pasithée, dont il avait beaucoup entendu parler. Son ami, Philionte, prédit l’attirance des deux. Là, les deux hommes voient Pasithée imiter un amant qu’Artaxandre connaissait. Il se présente donc et aborde Pasithée, la complimente. Pasithée, qui avait eu bons mots d’Artaxandre par Céphise, est curieuse. Il passe une belle journée, font des jeux, et Pasithée lui donne son voile à garder, de même qu’une bague. Ayant beaucoup de plaisir l’un avec l’autre, ils développent des sentiments amoureux.
Puis, avec les indices que lui dévoila Céphise, Artaxandre découvre que Pasithée a eu un amant, mort, qu’elle a tôt fait d’oublier. Troublé, Artaxandre demande des explications à Pasithée, qui démontre une forte insensibilité, et il voit qu’elle sait très mal aimer. Puis, les gens arrivent chez Pasithée et la conversation devient générale. Céphise croit au respect de l’amant défunt. Artaxandre se rebella et cessa d’être enjoué. Pour rompre avec Pasithée, il lui renvoie un portrait qu’elle lui avait donné, et se rend aux champs le lendemain, avec Philionte chez qui il logeait.

À ce moment arriva en ville une jeune femme, Cynésie, avec sa mère Philire, qui allèrent loger devant la maison du père de Philionte, et se firent amie de la mère de ce dernier. Lorsque la maison brûla par accident, elles allèrent se réfugier chez le père de Philionte, en l’absence du fils et d’Artaxandre. Ainsi, Philire pris la chambre de Philionte, et Cynésie, la chambre d’Artaxandre. Hors de Crète, les deux hommes s’en retournent tranquillement par la voix marine, sur une petite barque. Ils arrivèrent à Crète nuitamment, et se rendirent à la maison du père. Malgré la présence des esclaves, qui ignoraient où logeaient les dames, les deux hommes se rendirent à leur chambre respective. À sa chambre, Artaxandre aperçoit dans son lit Cynésie, magnifique endormie, et en tomba presque amoureux. Pour lui signaler sa présence, il lui laisse une boîte à portrait, dans laquelle il écrit quelques vers, près d’elle sur son lit. Échangeant la sienne contre celle de Cynésie, il sort sans la réveiller et rencontre Philionte dans les escaliers, qui revenait de découvrir la laide Philire dans son lit. Ils s’en retournèrent, ordonnèrent aux domestiques de ne rien révéler de leur venue par barque, mais bien par terre. Espérant que Cynésie n’a pas le même caractère que Pasithée, il décide de porter la boîte qu’il lui a prise, le soir venu, pour se faire reconnaître d’elle. L’ouvrant, il remarque qu’elle contient le même portrait de Pasithée que celle-ci avait donné à Artaxandre auparavant. Alors, il suppose que les deux sont amies, mais Philionte croit que ce portrait vient d’un amant de Pasithée, Clidamis, qui l’aurait ensuite donné à Cynésie, préférant cette dernière plus que l’autre.

À son réveil, Cynésie découvre la boîte couverte de diamants, plutôt que d’émeraude la sienne. Sur le coup, elle croit qu’elle provient du père de Philionte, mais son amie Cléophile la rassure, en lui disant qu’il s’agit assurément d’Artaxandre. Cynésie explique à son amie pourquoi elle a le portrait de Pasithée avec elle. En effet, parce que Clidamis l’aimait et pas elle, elle lui dit d’aller se faire aimer de quelqu’un d’autre, et que peut-être alors elle allait l’aimer. Ainsi, il se fit aimer de Pasithée. Lorsque Clidamis vint voir Cynésie pour lui montrer qu’il s’est fait aimé, elle ne peut lui redonner son portrait. Le soir, cependant, tous se réunirent et Clidamis vit la boîte de Pasithée dans les mains d’Artaxandre, de même que Cynésie, qui reconnut en lui celui qui l’aimait. Les deux échangent de belles paroles et finirent par échanger leurs boîtes. Un amour se développa entre eux deux.

Un soir, alors qu’Artaxandre et Philionte se promènent dans un jardin, ils tombent sur Pasithée et Céphise. Pasithée, toujours rancunière, avoua à Artaxandre que Cynésie aimait autrefois Alphimédon, homme désagréable et plus qu’imparfait, estimé de personne. En sachant cela, Artaxandre ne comprend pas, et croit que Cynésie doit être bien folle pour aimer un pareil homme. Lorsqu’il lui demande des explications, elle lui dit qu’elle le connaît depuis son enfance, et qu’elle le voit d’une façon différente de celle des autres gens de Crète. L’ayant autrefois aimé, elle ne l’aime pourtant plus. À cela, Artaxandre voit une grande incohérence. Cynésie se sent alors offensée, et Artaxandre ne voit plus l’intérêt pour une femme qui aime sans cohérence. Ils se séparent alors. Artaxandre est consolé par l’affection de Céphise, à qui il raconte ses aventures, et dont il garde un meilleur souvenir que celui de Pasithée ou Cynésie. Ici s’achève le récit d’Amilcar.

Sextus a bien aimé cette histoire, mais Célère connaît bien les personnes qui se cachent derrière les personnages de l’Histoire d’Artaxandre. Il donne alors la clé de l’histoire à Plotine. Amilcar demande alors son amour à Plotine, s’il lui révèle les noms. Mais tout le monde l’apprend, alors que Zénocrate lit à voix haute les tablettes sur lesquelles Plotine a écrit les noms et leur correspondance. On apprendre qu’Artaxandre est Amilcar. Les uns et les autres prononcent leur avis sur le fait de dissimule sa propre histoire sous des pseudonymes. Mais la discussion terminée, Sextus a l’occasion de parler à Clélie, et s’intéresse tant à elle qu’il aimerait bien retarder son départ pour le siège d’Ardée. Mais Tullie fait pression sur Tarquin pour délivrer les captives, pour faire partir Clélie. Les femmes firent leurs adieux aux hommes, et Aronce se sépara de Clélie. Tarquin tombe peu à peu sous le charme de Clélie, et l’identité d’Aronce est découverte. Il doit alors s’éloigner de Clélie, que Sextus promet de protéger

Impromptu

IMPROMPTU SUR DES POTS DE FLEURS QUE
MONSIEUR LE PRINCE DE CONDÉ CULTIVA
LUI-MÊME

En voyant ces oeillets qu'un illustre guerrier
Arrosa d'une main qui gagna des batailles,
Souviens-toi qu'Apollon bâtissait des murailles
Et ne t'étonne point que Mars soit jardinier.
( Azadunifr )
>>>>>>> Femmes et salons littéraires

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