Le XVIIe siècle

Saturday, November 29, 2008












René Descartes
(1596-1650)


Descartes est un mathématicien, physicien et philosophe français. Plus qu'un penseur scientifique, cet observateur singulier en son temps, contemporain de Poussin, est considéré comme l'un des fondateurs de la philosophie moderne.

L'œuvre de Descartes constitue un ensemble à La fois philosophique et scientifique. Descartes appliqua l'algèbre à la géométrie des Anciens (création de la géométrie analytique). La géométrie analytique elle-même permit à Descartes d'établir, en optique, les lois de la réfraction.

Biographie

René Descartes est né le 31 mars 1596 à La Haye, en Touraine. Il est le troisième enfant de Joachim Descartes, conseiller au Parlement de Bretagne. Sa mère mourrant peu de jours après sa naissance, il fut élevé par une nourrice et sa grand-mère maternelle.

À l’âge de huit ans, avide de savoir, cet enfant scolarisé au collège des Jésuites de la Flèche, apprend le grec, le latin, l’histoire, la morale, la philosophie et les mathématiques.
En 1616, il passe sa licence de droit à l’Université de Poitiers, puis il opte pour la carrière des armes et s'engage deux ans plus tard, en Hollande, dans les troupes de Maurice de Nassau, prince d'Orange. À Bréda, il rencontre un jeune savant, Isaac Beeckman, et il poursuit des recherches de géométrie, d'algèbre et de mécanique, en quête d'une méthode scientifique et universelle.

En 1619, il quitte la Hollande pour l’Allemagne, où il projette de s’engager dans les armées du duc de Bavière. Dans la nuit du 10 au 11 novembre, il trouve le fondement d'une « science admirable». S'étant formé avec sa méthode une morale provisoire, il renonce à la carrière des armes. Les années suivantes, il entreprend divers voyages en Hollande, en Allemagne, en Italie et à Paris, où il mène une vie mondaine, fréquente les salons et recherche la compagnie des savants tels Mersenne et Mydorge, et le professeur Gibieuf de l’Oratoire. Descartes commence à être connu pour ses inventions en mathématiques.

À l’automne 1628, chez le nonce du Pape, il émerveille l’auditoire par sa doctrine et reçoit les encouragements du Cardinal de Bérulle. Pour mener à bien ses recherches, il décide de quitter Paris et s’installe en Hollande où il espère trouver la solitude et l’indépendance nécessaires à ses projets. Il y demeurera vingt ans, changeant souvent de résidence, entièrement occupé à sa tâche philosophique.

En 1629, il se consacre à un commencement de métaphysique, se tourne vers l’étude des météores. À l’automne, il s’installe à Amsterdam et fait la connaissance du médecin Plempius.

En 1631, Descartes invente la géométrie analytique. Ce solitaire n’ignore rien de ce qui se passe dans le monde de la philosophie et des sciences. Peu à peu la renommée de Descartes se répand.

En 1637, il publie le Discours de la méthode, préface à trois petits traités scientifiques, où il expose un procédé pour conduire sa raison, pas à pas, dans la découverte de la vérité, et pour reconstruire les principes de la science. Le succès le conduit à livrer sa philosophie complète. En 1641, Il publie en latin, les Méditations sur la philosophie première. Le succès de sa philosophie lui crée des ennuis avec les universités d’Utrecht et de Leyde : il est accusé de blasphème et même d’athéisme.

En 1644, il revient en France. Les Principes de philosophie paraissent à Amsterdam. Descartes expose les fondements d’une philosophie dont le point de départ est le doute. Se trouve ainsi mise en question l’existence du monde, pour passer au « cogito ergo sum » (je pense, donc je suis), et enfin à la «preuve ontologique» de l’existence de Dieu (idée de perfection). Dieu est pour Descartes le «garant» de son système de connaissance.

De retour en Hollande, il commence une importante correspondance sur la morale avec la princesse palatine Elisabeth. Il rédige pour elle le premier état de son Traité des Passions. Trois mois plus tard, il retourne en France, rencontre Pascal, dont il conteste la thèse de l’existence du vide. Sa renommée lui vaut l'attention de la reine Christine de Suède qui l'invite en février 1649 à Stockholm pour qu'il lui enseigne sa doctrine. Descartes, réticent, part quand même en septembre. Le dépaysement, la rigueur de l'hiver, la jalousie des doctes contrarient son séjour. La reine le convie au palais chaque matin pour recevoir ses leçons. De santé fragile, il prend froid et meurt d'une pneumonie le 11 février 1650 à l'âge de 53 ans.

D’abord enterré à Stockholm, son corps fut ramené en France en 1667 à Sainte-Geneviève du Mont, puis en 1818, transféré en l’église de Saint-Germain-des-Prés.
( Azadunifr )

Sa vie

La plupart des gens connaissent le plan cartésien, sur lequel on dessine des graphiques représentant des formules algébriques. Mais peu savent qu'il a été ainsi nommé en l'honneur de René Descartes, pour sa contribution à la naissance de la géométrie analytique. Ce dernier a aussi mené des études en optique, en astronomie et en médecine. Mais sa renommée est surtout due à la révolution qu'il provoqua en philosophie.

Fils d'un conseiller du parlement de Bretagne, il perd sa mère à l'âge d'un an. De santé fragile, il poursuit des études sous la direction des jésuites. Très impressionné par la condamnation de Galilée par l'Inquisition, en 1633, il publie ses premiers ouvrages sous le couvert de l'anonymat. Craignant l'intolérance, il se réfugie pendant vingt ans en Hollande, pays réputé pour son ouverture d'esprit. Tout au long de son existence, Descartes poursuit de nombreux débats intellectuels contre la philosophie dominante (la scolastique) et mène une vie mondaine assez active, comme sa correspondance en témoigne. Il donnera des cours de philosophie à la reine Christine de Suède. C'est le climat rigoureux de ce pays, conjugué avec une santé chancelante, qui est la cause de son décès.

Son oeuvre

Les deux ouvrages philosophiques les plus importants de Descartes sont sans conteste le Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences (1637) et les Méditations touchant la première philosophie dans lesquelles l'existence de Dieu et la distinction réelle entre l'âme et le corps de l'homme sont démontrées (1641). Le Discours de la méthode étonne par sa brièveté et aussi par le fait qu'il est d'abord publié en français. À cette époque, toute philosophie qui se respecte était publiée en latin et tous les érudits maîtrisaient parfaitement cette langue morte qui servait de langue universelle de la science. Mais Descartes se veut accessible et se méfie des lourds traités remplis d'arguments complexes et de sophismes!


Le Discours de la méthode


C'est dans le Discours qu'on trouve l'explication du doute méthodique et l'énoncé de la première vérité indubitable de sa philosophie : "je pense donc je suis". Descartes y constate d'abord que toutes les sciences de son époque étaient peu sûres d'elles-mêmes et que leurs "vérités" étaient bien fragiles. Puis, il pose que la réalité pourrait fort bien n'être qu'un rêve. Comme toutes ces idées sont douteuses, il faut les considérer comme si elles étaient fausses, de crainte de tomber dans l'erreur. Son doute systématique semble nous mener au scepticisme le plus extrême.
Mais tel n'est pas le cas. Examinons le coeur de son raisonnement: si je doute de tout, il est certain que je doute. Si je doute, alors je pense. Et si je pense, il faut bien que j'existe! D'où nous trouvons cette première vérité apodictique (parfaitement claire et irréfutable) qui est la base de sa philosophie : "je pense donc je suis". Ainsi, le doute méthodique nous mène-t-il à la certitude!
Descartes est confiant que cette idée puisse être comprise et acceptée par tous, car nous avons tous la raison (ou le bon sens), c'est-à-dire la faculté de distinguer le vrai du faux et le bien du mal. Le problème de l'humanité consiste en ceci que nous ne savons pas nous servir correctement de notre raison. C'est pourquoi il nous faut une méthode nouvelle, inspirée de la seule science certaine qui soit, la géométrie. Cette méthode peut se ramener à quatre principes :
1- Ne recevoir pour vraies que les idées dont nous n'avons aucune raison de douter. Seules les idées claires et distinctes ont cette qualité.
2- Diviser chaque difficulté en autant de parcelles que nécessaire.
3- Conduire par ordre ses pensées en passant des objets les plus simples aux plus complexes.
4- Passer toutes les choses en revue afin de ne rien omettre.
Avec ces principes, Descartes est confiant de faire progresser la science.


Cet ouvrage n’est pas seulement le livre fondateur de la philosophie moderne et de la raison occidentale mais l’histoire d’une aventure intellectuelle. Empêché de dévoiler l’ensemble de ses découvertes, Descartes prend alors le parti, dans ce Discours, de n’exposer que la méthode de pensée qui l’y a conduit. La raison humaine doit douter de tout, puis reconstruire en empruntant aux mathématiciens, « la certitude et l’évidence de leurs raisons. »

Ce doute méthodique et radical fait surgir une certitude : douter, c’est penser. Penser, c’est exister. « Cogito ergo sum ». Je pense donc je suis. Cette approche déductive, basée sur la vérification des évidences, apporte une nouvelle architecture à l'édifice du savoir. Original par l’emploi du français à une époque où le latin était de mise dans un livre savant, le Discours est porté par la révolution scientifique de 1620, qui fonde les sciences modernes. La phrase ne se pare pas d’ornements et a cette simplicité et cette propriété qui sont les plus agréables qualités du style. Ce mouvement métaphysique, rigoureux et puisant soulève les grands problèmes de la pensée moderne. Descartes nous offre une invitation multiple ou chacun trouvera son bien.


Les Méditations


Les méditations métaphysiques de Descartes sont plus difficiles que le Discours, car plus profondes. Elles ne procèdent pas du même esprit démocratique. Écrites en latin (puis traduites en 1647), elles s'adressent d'abord aux savants. C'est l'oeuvre philosophique la plus importante de Descartes. Elle est à l'origine d'une bonne partie de la philosophie moderne. On retient des six Méditations l'hypothèse du malin génie, l'image du morceau de cire, la preuve de l'existence de Dieu, et l'explication de la différence entre le corps et l'âme.

Dans la première méditation, Descartes reprend le thème du doute méthodique et lui donne une forme générale : il se peut qu'un malin génie nous trompe systématiquement sur tout et nous rende incapable de comprendre vraiment quoique ce soit.

Dans la deuxième méditation, il montre que même dans ce cas de doute extrême, il est certain que "je suis, s'il me trompe". En examinant un morceau de cire, Descartes montre que son intelligence vient de l'esprit et non des sens. Je suis un esprit qui voit, touche, sens, le morceau de cire.

Dans la troisième, il avance qu'un être fini ne peut pas avoir de conception de l'infini. Or, puisque nous avons une conception de l'infini en nous, il faut qu'elle y ait été mise par un être infini. Seul Dieu possède les attributs d'un être infini. Son existence est donc certaine.

Mais alors d'où vient l'erreur ? C'est l'objet de la quatrième méditation. Descartes y conclut que c'est la volonté qui est à l'origine de l'erreur, lorsque la volonté excède les possibilités de l'entendement. C'est alors que l'on fait preuve de précipitation dans son jugement.
Dans la cinquième, Descartes revient sur le problème de l'existence de Dieu, qu'il fait découler des perfections que je me vois contraint de lui attribuer lorsque je pense à lui. Dieu est le garant de la conception des idées claires et distinctes et donc le garant de ma propre raison.
Dans la dernière méditation, l'être humain apparaît comme une combinaison de l'âme et du corps. Le corps est une machine qui appartient au monde matériel, le monde des choses étendues (mesurables). Mes sens m'informent de ce monde matériel. Alors que l'âme, qui est mon véritable moi appartient à la chose pensante (au monde de l'esprit). Il faut y distinguer l'imagination (qui a partie liée avec les sens) et l'entendement (qui est pur).

Influence et critiques

Bien entendu, la philosophie de Descartes sera autant portée aux nues que critiquée. Certains y verront une philosophie dangereuse car Descartes affirme que la vérité ne peut être découverte que par les lumières naturelles de la raison (en opposition avec la révélation de la foi religieuse). D'autres, au contraire, trouveront qu'il ne va pas assez loin dans la voie du matérialisme, puisqu'il fait de Dieu le garant de la raison humaine. On critiquera sa conception du moi, identifié à l'esprit et en quelque sorte désincarné. Berkeley traitera son doute de " ridicule " et réaffirmera la primauté des sens. Hume, tout en y trouvant un antidote contre l'erreur et la précipitation du jugement, refusera d'admettre la conception d'une vérité première et d'appliquer le doute systématique aux choses de la vie quotidienne. Peirce trouvera son doute artificiel et remettra en cause sa méthode axée principalement sur l'usage de la raison, plutôt que sur l'expérience.

Quoi qu'il en soit, tous reconnaîtront en Descartes une intelligence supérieure et une audace incroyable. Descartes occupe une place unique dans l'histoire de la philosophie. On dira qu'il a donné à la science de Galilée la philosophie dont elle avait besoin pour s'épanouir. Son influence sur les philosophes qui l'ont suivi, et notamment sur Malebranche, Leibniz, Spinoza et les encyclopédistes, se répercute jusque dans les discussions philosophiques contemporaines.
( Azadunifr )

Bibliographie

1618 : Abrégé de musique
1637 : Le Discours de la méthode
641 : Méditations métaphysiques
1644 : Les Principes de la philosophie
1649 : Les Passions de l'âme
1664 : Monde ou traité de la lumière
( Azadunifr )

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