Le XVIIe siècle

Friday, December 05, 2008

Le roman sous Louis XIII

Le roman au XVIIème siècle connaît un grand succès.

Plusieurs voies romanesques sont prises : le public du règne de Louis XIII apprécie les histoires extraordinaires, les duels, les enlèvements, les revirements de situations souvent invraisemblables, l'exaltation des sentiments nobles sublimes. Il s'agit du « roman-fleuve » qui séduit le cercle des Précieuses. Ce public aristocratique apprécie la vision idéalisée de sa classe que lui renvoie ce genre de littérature. Les romans historiques de Melle de Scudéry par exemple, sont très pisés du public qui aime les grands exploits, la grandeur des sentiments et par dessus tout décrypter sous les traits des héros pincipaux du Grand Cyrus les grandes figures de leur époque, comme le Grand Condé, Melle de Rambouillet, etc; Les histoires galantes se mêlent d'intigues historiques souvent invraisemblables.

Mais à cette idéalisation de la société s'oppose une autre veine littéraire : les « histoires comiques », burlesques, plus réalistes, qui mettent en scène des personnages banals dans la vie quotidienne.
On y trouve Charles Sorel avec son Histoire comique de Francion (1623), Paul Scarron et son roman comique (1651-1657), Furetière et son roman bourgeois (1666).

Ces deux genres se complètent : l'un fait rêver, l'autre rire, quoi qu'il advienne ils assurent l'évasion.

Sous Louis XIII c'est la déferlante romanesque qui est frappante. L'instabilité de la Fortune, du Destin, les fausses identités, les quiproquos, les trompe-l'oeil dans la narration , le goût du spectacle dans les descriptions parfois violentes ou érotiques, témoignent d'une influence du courant baroque qui s'estompera au fur et à mesure dans le Grand Siècle, pour atteindre le statut de « roman classique ».

Le roman pastoral

Ce roman fait partie de la tradition pastorale qui vient du XVIème siècle d'Italie et d' Espagne qui revisitent le mythe de l'Age d'or. De jeunes gens évoluent dans un cadre naturel, simple, se préoccupent de problèmes sentimentaux, partagent souci du raffinement et intérêt pour les intrigues galantes. Les émois et pensées de chaque personnage sont analysés, développés de façon précise. A ce titre l'Astrée est appelé « roman d'analyse ».

Les différentes situations romanesques proposées par le roman, mais aussi les valeurs prônées telles que l'honneur, la vertu héroïque ont inspiré, semble-t-il, le théâtre classique : les amants séparés, l'amant banni par sa belle (comme c'est le cas de Céladon quand on persuade Astrée de son infidélité). Corneille appréciait les héros qui plaçaient l'estime de l'autre avant la passion amoureuse, et qui prenaient pour guide leur volonté et non leur cœur, souvent trompeur. On retrouve ces thèmes dans le Cid, par exemple.

Le roman héroïque

A côté de ce type de roman, le roman héroïque remporte aussi un grand succès. L'influence du règne de Louis XIII, de Richelieu, puis de la Régence mouvementée d'Anne d'Autriche et de Mazarin, des conflits avec l'Espagne, les protestants joue un grand rôle sur les goûts du public. Exploits guerriers, prouesses héroïques correspondent plus aux attentes que les discussions raffinées de Céladon et de sa bergère.

Les romans d'aventures s'inspirent des épopées du roman de chevalerie, les romans historiques mêlent Histoire et amour avec finesse mais dans un nombre de volumes impressionnant (Cléopâtre de La Calprenède, 1646-1657 fait 12 volumes !). Il s'agit de tenir les lecteurs en haleine en multipliant les péripéties, invraisemblables souvent, les quiproquos, fausse nouvelle ou enlèvement. Les héros sont toujours comme dans l'épopée des rois, des princes ou des chefs d'armée animés par des sentiments nobles et purs.

L'histoire littéraire reconnaît l'importance majeure de Melle de Scudéry qui offre à son public élégant le Grand Cyrus (1649-1653) en 10 volumes et Clélie (1654-1661) dans lequel on trouve la fameuse carte de Tendre. Ces romans sont à la fois héroïques et précieux.

Derrière le nom des personnages Cyrus, Mandane, Cléomire ou Sapho, les lecteurs devinent dans l'ordre le Grand Condé, sa sœur la duchesse de Longueville, Melle Rambouillet, et Madeleine de Scudéry elle-même. La vie des salons et son cortège d'intrigues galantes, de conversations sur l'Amour sont transposées dans l'Antiquité. La lecture de ces œuvres propose un excellent témoignage de ce qu'était la société précieuse. En plus de la multiplication des aventures, on trouve une analyse psychologique fine des sentiments humains, mais aussi des préoccupations « modernes » comme l'émancipation de la femme, la tolérance en matière de religion ou l'indépendance politique.
( Azadunifr )

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