Le XVIIe siècle

Friday, November 21, 2008



La Préciosité ( 1650-1660 )

Vers la seconde moitié du XVIIème siècle, un nouveau mode de vie, une nouvelle philosophie va naître, c'est la préciosité. Les femmes, s'opposant aux manières rustres du XVIe siècle, et plus particulièrement de la cour d'Henri IV. Les préciosités sont femmes qui adoptèrent une attitude nouvelle et rafinée envers les sentiments et un langage recherché , du style ce n’est pas simple

La préciosité est autant un comportement, une élégance du costume et des manières, qu’un fait littéraire. Sous Henri IV, la Cour était grossière, sous Louis XIII, elle est plus sensible à la noblesse et à gloire des armes qu’à l’élégance de la conversation. Mais déjà dans certains hôtels aristocratiques une vie intense se crée : on s’occupe de bonnes manières, de littérature, de vers.

Mouvement précieux

La préciosité est un mouvement européen des lettres qui atteint son apogée en France dans les années 1650-1660. C’est un courant esthétique d'affirmation aristocratique marqué par un désir de se distinguer du commun. Cette volonté d’élégance et de raffinement se manifeste dans le domaine du comportement, des manières, du goût aussi bien que dans celui du langage. Ce courant est également associé à une revendication féministe soucieuse de faire reconnaître la femme dans le monde des intellectuels et des artistes mais aussi dans une fonction sociale nouvelle.

La société précieuse s’épanouit dans les salons dont les plus célèbres sont ceux de la marquise de Rambouillet et de Madeleine de Scudéry. D’abord aristocratiques, après l’échec de la Fronde (histoire), ces salons s’ouvrent peu à peu à des écrivains bourgeois. La volonté d’élégance dans la conversation, la recherche de pureté du vocabulaire en proscrivant les jargons, les archaïsmes, le langage populaire et l’invention de termes nouveaux ou de périphrase remplaçant des noms d’objets réputés bas ou seulement trop ordinaires, conduisent à des abus dont se moquera Molière dans Les Précieuses ridicules.

La littérature est un des sujets privilégiés de ces salons et les auteurs transposent dans leurs romans-fleuves ce monde raffiné qui revendique aussi une place centrale pour l'amour idéalisé.
Avec précaution, on peut repérer une évolution du genre romanesque lié à cette esthétique particulière avec d'abord, au début du siècle, le roman pastoral et sentimental d'Honoré d'Urfé, L'Astrée, en 1607, puis les romans héroïques dont les traits communs sont la peinture des mœurs aristocratiques les nombreuses aventures et l'étude des personnages en particulier dans la relation amoureuse. Les principaux auteurs sont Marin Le Roy de Gomberville (1600 ?-1674) avec Carithée (1621) ou Polexandre (5 volumes, 1632-1637), et Gautier de Costes de La Calprenède (1614-1663), avec Cassandre (1642-1645) en 10 volumes, Cléopâtre, la belle Égyptienne (1646-1658), 12 volumes, ou Faramond ou l’Histoire de France dédiée au Roy (1661-1670, 7 volumes - inachevé).

On placerait à part, sous l'étiquette étroite de romans précieux à cause de la place faite aux femmes et à l'étude de l'amour, les romans de Madeleine et Georges de Scudéry, en particulier les volumes dus à Madeleine de Scudéry. On citera Ibrahim ou l’Illustre Bassa (1641-1642) et surtout Artamène ou le Grand Cyrus (1649-1653), 10 volumes, et plus encore La Clélie (titre exact : Clélie, histoire romaine) avec sa célèbre carte du Tendre (dix volumes entre 1654 et 1660 dont les premiers ont été signés par Georges de Scudéry).

Les excès du roman « héroïque et précieux » lui attireront des condamnations comme celle de Lenoble qui rejette « les longs Romans pleins de paroles et d’aventures fabuleuses, et vides des choses qui doivent rester dans l’esprit du Lecteur et y faire fruit » (1). Par réaction s'élaboreront le roman psychologique dit « classique » comme La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette mais aussi des formes parodiques et comiques comme les romans de Scarron et de Francion.

UN PHÉNOMENE SOCIAL

Phénomène social et littéraire qui se développe au début du XVIIème siècle en France. La Préciosité désigne un courant, une manière de vivre, de penser, de parler qui s'étend environ de la fin du règne de Henri IV en 1610 à l'avènement de celui de Louis XIV en 1661.C'est une réaction des milieux aristocratiques contre les moeurs grossières et bourgeoises qu'avaient propagées la cour d'Henri IV et à la faveur du désoeuvrement dans lequel se trouve le"grand monde" dans l'accalmie politique qui suit la Fronde.

Dès 1600, les courtisans, les lettrés amateurs de politesse, de conversations raffinées, prennent l'habitude de se réunir dans des hôtels aristocratiques pour échanger dans le domaine des"choses de l'esprit". Le premier grand et célèbre Salon, fut celui de la marquise de Rambouillet. Il couvrit la période d'existence et d'influence de ce que l'on nomme la Préciosité de 1620 à 1665.

Entre gens de bonne société, le désir de se distinguer passe avant tout : c’est vouloir « donner du prix » à sa personne et à son langage. Il est évidemment difficile d’étonner par l’originalité de la pensée. C’est pourquoi les précieux s’attachent surtout à la forme de leurs propos. Ainsi s’instaure un véritable « jargon » précieux. Les esprits recherchent les bons mots et des expressions peu communes. Les richesses du vocabulaire par exemple sont source d’inspiration pour les précieux. On veille donc à épurer son style ; on renie les termes réalistes qui éveillent des images insupportables : « charogne, vomir, balai... ». Ceci amène à périphraser et faire preuve d’une grande ingéniosité. « les pieds : les chers souffrants, le fauteuil : les commodités de la conversation, les dents : l’ameublement de la bouche... ». Mais quand ces moyens ne suffisent plus à combler les belles dames, les néologismes en tous genres sont la preuve irréfutable d’un esprit hors du commun : « féliciter, enthousiasmer, savon, anonyme, incontestable... ».

Le principal sujet de conversation des précieuses est l’amour. Elles aiment la galanterie, les convenances respectées et l’amour romanesque. Néanmoins, la préciosité à son propre style littéraire ; le plus célèbre des romans fleuves est « l’Astrée » d’Honoré d’URFE. Mais les autres grands esprits de l’époque attaquent les précieux sans « pincettes ». Notamment Molière qui, dans sa pièce « Les précieuses ridicules » dénonce les extravagances de mauvais goût. En effet, les dames comme Mlle de Scudéry portent des costumes chargés, voulant se distinguer même par l’habit. Elles portent des coiffures en pointe, à la picarde ou à la paysanne ; elles brandissent d’un air badin de petites cannes et abusent de rubans...les hommes ne sont pas en reste. En effet, la perruque longue, les plumes extravagantes au chapeau sont à la « mode ». Pour couronner le tout, on abuse de parfums et de fards. De ce mouvement est donc né une nouvelle sensibilité littéraire qui a contribué à la formation de la langue française. Il est indéniable que les femmes ont joué un grand rôle dans son épanouissement. De même, le goût frustre de l’aristocratie de l’époque est remplacé par des comportements et des langages raffinés.
( voir La Préciosité en France au XVIIème )

Le terme "précieux" existe dès le XIIème siècle dans son sens actuel de « valeur, rareté ». Dès le XIVème, il se double d'un autre sens, et désigne certains manèges de la féminité « les manières affectées ». Disons que strictu sensu, ce terme doit être réservé à un phénomène social et littéraire qui émerge entre 1650 et 1660. La principale caractéristique - qui sera développée ci-dessous - est : La volonté d'épuration des mœurs, de la vie amoureuse et du langage ...

La poésie précieuse

Parallèlement au burlesque, la préciosité connaît un grand essor. Ce courant littéraire tourne le dos au réalisme et s'oppose donc au burlesque. Mais, comme lui, il s'inscrit dans une perspective résolument baroque. Comme le baroque, l'écriture précieuse est marquée par une subtilité d'expression destinée à rendre compte de la complexité du monde. Comme lui, elle recherche l'effet. Comme lui, elle accumule les images et utilise la métaphore, procédé qui consiste à supprimer le second terme d'une comparaison, à dire, par exemple, pour désigner un siège, les «commodités de la conversation», au lieu de préciser : «un siège, c'est comme les commodités de la conversation». Mais il s'agit d'un baroque spécifique fait de légèreté et de badinage.

Le roman précieux

sous le règne de Louis XIII, la reprise de la guerre réactive l'intérêt pour le héros guerrier, au détriment du berger. Le roman héroïque, pendant romanesque des tragédies de Corneille et héritier des romans de chevalerie médiévaux, est centré sur des valeurs fortement masculines : il exalte l'honneur, la rivalité, la conquête.

Le roman précieux se recentre ensuite sur des valeurs plus féminines : l'aventure et l'histoire, toujours présentes, deviennent une simple toile de fond, un décor ornemental, tandis que l'intérêt se déplace vers l'analyse des sentiments, de l'intimité du coeur et de l'esprit. Dans ce roman idéaliste, les transports de la passion amoureuse sont décrits de manière éthérée et sublime, dans une utopie relationnelle dont la célèbre Carte du pays de Tendre est la représentation spatiale et emblèmatique.cette romans Inspiré des romans courtois et des romans de chevalerie, c'est un long récit d'aventures héroïques et sentimentales dans un décor pastoral.

Cette carte figure dans le plus célèbre des romans précieux : Clélie de Madeleine de Scudéry. Orpheline très jeune, dotée d'un énorme appétit de savoir, celle-ci reçoit de l'oncle ecclésiastique qui l'a recueillie un enseignement approfondi, exceptionnel pour une jeune fille, rejette la domination masculine en ne se mariant pas, et anime à partir de 1647 un cercle littéraire fréquenté par La Rochefoucauld, Madame de Sévigné, ou Madame de La Fayette. Elle est l'auteur à succès de poèmes mais surtout de romans à clés, où des aventures militaires et amoureuses situées dans la Perse ou la Rome antique sont prétexte à la représentation de ses contemporains.

Tous les romans précieux sont caractérisés par leur luxuriance, qui constitue probablement le principal obstacle à leur survie (dès la fin du siècle, Madame de Sévigné comparera l'effet des romans de La Calprenède à celui de la glu). Ce sont des romans fleuves : Clélie atteind 13 000 pages et le sommet de l'inflation est atteind par Cléopâtre avec 15 000 pages.

L’Astrée est le premier roman précieux(1608 ) qui présente une société élégante , raffinée , délicate , bien différent du laisser-aller des manière et du langage de l’époque et qui semble être la société idéal . En même temps Mme de Rambouillet fait venir chez elle des gens distingués , comme Richelieu , le duc de la Rochefoucauld , le Grande Condé et des écrivains . De là , le mouvement précieux commence exister et s’étende sur tout le XVIIème siècle .
( lisez Astrée )


ORIGINES

• Influence de la poésie courtoise du XIIe siècle, revenue sous la Renaissance par l’Italie (Pétrarque) et les poètes de la Pléiade (Du Bellay et Ronsard). La chevalerie du Moyen Age s’est métamorphosée en galanterie.

• Influence Européenne : en Angleterre, John Lily, en Espagne, Gongora, en Italie, Marin, mettent à la mode une poésie maniériste.

• En France, ce sont les poésies de Desportes et les romans d’Honoré d’Urfé (l’Astrée, 1607) qui assurent, au début du siècle, la transition.


LES SALONS

À partir des années 1650, de nouveaux salons s’ouvrent à Paris, ceux de Mesdames Sablé, Scarron (future Madame de Maintenon), de Choisy, de la comtesse de la Suze, de Mesdemoiselles de Montpensier, de Sully ou de Scudéry. D’autres salons s’ouvrent également en province, à Lyon, Riom, Montpellier ou Grenoble. Entre 1652 et 1659, Mademoiselle de Scudéry (appelée Sapho dans son salon), qui a brillé par sa culture et son esprit chez Madame de Rambouillet, reçoit à son tour dans son propre salon chaque samedi de nombreuses personnalités mondaines et littéraires. Très vite devenu le salon « à la mode », dans lequel se presse tout un chacun, le salon de Mademoiselle Scudéry, moins mondain et plus intellectuel que ses prédécesseurs, est le lieu où il faut être pour commenter avec esprit les potins et surtout les faits littéraires, où se tiennent des débats sur l’amour idéal et où s’organisent des joutes poétiques où l’on sublime l’amour. Mademoiselle de Scudéry est l’une des premières personnalités que l’on appelle « précieuse ». C’est grâce à elle que la littérature précieuse — caractérisée par la rareté du lexique et par une sophistication extrême de la tournure —, se propage dans les milieux mondains. Romancière elle-même, Mademoiselle de Scudéry porte l’essentiel de sa réflexion sur les rapports entre les hommes et les femmes.

La société des salons est née en Europe au, XVIIème bien que l'expression, à cette époque, ne soit pas parfaitement intégré dans les langages. La vie de coeurs est devenue si grossière, que les courtisants épris de politesse et conversation galante prennent l’habitude de se réunir dans quelques hôtels aristocratiques.

Les maîtresses des salons reçoivent souvent leurs hôtes dans une chambre, assises sur le lit. Les courtisans forment ainsi un cercle autour de la maîtresse de maison.

Salon littéraire parisien qu'anima, de 1620 à 1660, Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet et que fréquentèrent d'illustres aristocrates et gens de lettres (Malherbe, Mme de Sévigné, Vaugelas, Mme de La Fayette, Voiture, Corneille). Aristocrate cultivée et pleine d'esprit, Catherine de Vivonne se retire de la cour, qu'elle trouve trop brutale de mœurs et trop pauvre de pensée, afin de recevoir dans son salon les plus beaux et les plus délicats esprits du temps. Intelligente et éprise de culture, celle que l'on surnomma "l'incomparable Arthénice" (anagramme de Catherine) accueillit au premier étage, dans la "chambre bleue" de son hôtel, situé entre le palais du Louvre et le Carrousel (rue Saint Thomas du Louvre) des aristocrates et d'éminents gens de lettres. Ce salon, comme la plupart des salons littéraires du XVIIe s., est situé dans le quartier du Marais (rive droite de la Seine, près de l'actuel Hôtel de ville et de la place des Vosges). C'est le nouveau centre culturel parisien.

La jeune femme précieuse reçoit chez elle, dans sa chambre : à l'époque, ce n'est pas considéré comme inconvenant. Elle est allongée, sur le lit, au milieu de la pièce. Les hommes et les femmes qui lui rendent visite sont assis autour d'elle, dans l'espace entre le lit et le mur. Chacun, selon son rang, est assis sur une chaise, un tabouret, ou sur le sol... On nomme cet espace où se tiennent les invités "la ruelle".

Cette habitude de recevoir chez soi un public choisi et de se distraire de cette façon se nommera "tenir" ou "faire" salon. Les salons de la préciosité sont nombreux. Ils se situent pour la plupart à Paris, et dans le même quartier. Les femmes de la haute société parisienne reçoivent dans leur hôtel particulier, l'après-midi ou en soirée, à tour de rôle, une fois par semaine. Tous les salons ne sont pas précieux, cependant. Il en existe où l'on s'amuse simplement, de façon plus libertine, comme celui de Ninon de L'Enclos, une courtisane réputée...
Dans les salons précieux, on joue à des jeux de société, on rédige des poèmes, on parle de philosophie, de science, de grammaire ou d'amour. Ce dernier sujet est très prisé.

réunions d'hommes de lettres et de beaux esprits qui eurent lieu, en France, dans les milieux mondains et lettrés à partir du XVIIe siècle. Les premiers salons littéraires se tiennent à Paris au XVIIe siècle et réunissent des personnalités de l'aristocratie, de la politique, des lettres et des arts pour des conversations littéraires, morales, galantes ou philosophiques, qui ont lieu régulièrement (souvent de façon hebdomadaire). Vers 1613, Mme de Rambouillet tient le salon de l'hôtel de Rambouillet, Sur son exemple, de nombreuses dames du monde ouvrent leur salon : Mademoiselle de Scudéry, Mme de Sévigné (Hotel Carnavalet, aujourd'hui transformé en musée) et Mme de La Fayette sont de celles-là.

L’HOTEL DE LA MARQUISE DE RAMBOUILLET

- Cultivée, spirituelle, parlant l’espagnol et l’italien, C. de Vivonne, dite l’incomparable Arthénice (anagramme de Catherine), reçoit dans la célèbre chambre bleue, à partir de 1606. Son salon s’ouvrira peu à peu aux écrivains bourgeois (Voiture).

MME DE RAMBOUILLET

D'origine italienne, Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet (1588-1665) a été mariée à l'âge de 12 ans au marquis de Rambouillet. Elle a dessinée elle-même son fameux Hôtel de Rambouillet, maintenant disparu et englobé par le site du Louvre. Dans sa Chambre bleue, elle a tenu le premier salon parisien célèbre. D'Italie, elle a emmené du bon goût et des moeurs raffinées qui contrastaient vivement avec la grossièreté du règne contemporaine, celui de Henri IV. Elle et son salon ont exercé une grande influence sur la langue française et sur la littérature du début du 17è siècle. Molière a raillé les manières des familers de la Chambre bleue avec sa pièce .


LE SALON DE Melle DE SCUDÉRY

- Dès la Fronde, l’Hôtel de Rambouillet décline. D’autres salons attirent l’élite : ceux de Mme de Sablé, de Melle de Montpensier, de Mme de la Suze et surtout celui de Melle de Scudéry. Moins aristocratique et plus littéraire, on y organise des tournois poétiques.Tous les ans, Melle de Scudéry publie un ou plusieurs tomes de ses romans fleuves en dix volumes, Le Grand Cyrus ; Clélie.


( voir LA CARTE DU TENDRE )

Les Principaux salons du XVIIème siècle :( Le Quartier du Marais ,L'Hôtel de Rambouillet , Le Salon de Mlle de Scudéry )

Quelques thèmes

Le grand thème précieux est de galanterie : à peu près dans la tradition pétrarquiste. Beauté de la belle inhumaine : douleur du soupirant, de l'amoureux transi. On ne va pas beaucoup loin.

( voir : Salons français XVIIe siècle )


PRINCIPAUX ASPECTS

A: GOUT DE LA DISTINCTION

- D’où l’importance de la culture, de l’élégance de la conversation où les mots réputés bas ou archaïques sont proscrits.

B: PRÉCIOSITÉ ET AMOUR

- Les précieuses ont voulu dégager l’amour de la hantise de la jouissance physique, faire l’éloge de la tendre amitié et lancer un débat resté encore moderne sur les frontière entre l’amour et l’amitié entre un homme et une femme. Ainsi se développent de minutieuses analyses du voyage sentimental (dont Melle de Scudéry trace le croquis géographique dans la Clélie : la «Carte du Tendre»).
- On aspire à l’émancipation de la femme, par une revendication d’indépendance et d’égalité des droits dans le mariage. Certaines repoussent catégoriquement le mariage (liberté qui n’existait pas !)ou proposent des expériences hardies : mariage à l’essai, divorce.

C: PRÉCIOSITÉ LITTÉRAIRE

- Principaux animateurs : Mairet, Ménage, Godeau, Cotin, Voiture, Ben~ sérade, Melle de Scudéry...

- On accorde plus d’importance au goût qu’aux dogmes des doctes ; on préfère tout ce qui est moderne (rejet des modèles antiques).

- Attirance pour le portrait à travers les petits genres galants ou ingénieux : impromptu, épigramme, énigme, métamorphose, compliment,
blason...

- Le style précieux : il s’est créé une sorte de jargon précieux autour de la recherche des bons mots : néologismes, exagération (goût pour les adverbes au superlatif), propriété stricte des mots, style figuré (périphrases, métaphores), effets de surprise (antithèses, hyperboles), abstraction du vocabulaire (personnification, adjectifs employés comme noms.

Les précieux usent d’un style orné, voire ostentatoire, et recourent à l’envi à la périphrase, à la métaphore, à l’hyperbole, aux bons mots et au néologisme (de nombreuses expressions comme « s’enthousiasmer » ou « s’encanailler » ont été créées autour des salons). Les mots trop communs, jugés vulgaires, sont bannis de leur vocabulaire. Ainsi, selon Antoine Baudeau sieur de Somaize, les dents sont « l’ameublement de bouche » et les pieds « ces chers souffrants ». Les bons mots et les compliments sont d’autant plus recherchés qu’ils sont adressés à un public et doivent toujours être applaudis par l’assemblée.

POLÉMIQUES-RETENTISSEMENT

• Dans les années 1650-1663, les critiques se multiplient : abbé de Pure ; Somaize ; et surtout Molière avec Les Précieuses ridicules. Mais ces oeuvres ne s’attaquent qu’aux excès de la préciosité.

• Ce courant va influencer de grands écrivains : La Bruyère (par la mode des portraits) ; Mme de Sévigné ; et surtout Mme de Lafayette (la Princesse de Clèves) pour le goût des romans.
( Azadunifr )



Les Précieuses

Les principales Précieuses tenaient des salons où on jouait aux jeux galants. Mme de Rambouillet, une Italienne mariée jeune à un noble Français, en avait le "premier" et c'est elle qui est largement responsable du raffinement du langage et des moeurs français au dix-septième siècle. L'heritière du monde de Mme de Rambouillet, Mlle de Scudéry était une précieuse par excellence. Chez elle, on discutait principalement de la littérature et de la galanterie, et aussi on jouait, par exemple à la Carte du Tendre. D'autres salonnières incluent Mme de Lafayette, Mme de Sévigné, Mme Scarron (jeune femme du poète Scarron, à devenir plus tard Mme de Maintenon), Mme de Sablé et de Mme de Sully.

Mme de Sévigné (1626 - 1696)


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Elle reçut une éducation riche et variée, fondée essentiellement, comme c'était souvent le cas à l'époque pour les filles, sur les belles-lettres et l'étude des langues.
Mme de Sévigné fréquenta à Paris une société choisie, en particulier celle de l'hôtel de Rambouillet, où elle se lia d'amitié avec La Rochefoucauld, le cardinal de Retz ou encore Fouquet. En 1646, elle mit au monde une fille, Françoise-Marguerite, puis, en 1648, un garçon, peu avant de perdre son mari, qui fut tué lors d'un duel en 1651.

Dès lors, libérée de toute obligation de résider en Bretagne, Mme de Sévigné s'installa à Paris, où le pouvoir de séduction de son esprit lui attira de nombreuses et durables amitiés, comme celles de Mme de La Fayette, Jean Chapelain ou de Gilles Ménage. Malgré les diverses occasions qu'elle eut de se remarier, elle décida de se consacrer exclusivement à sa vie mondaine, d'une part, mais plus encore à l'éducation de ses enfants.

Femme de lettres française qui, dans la correspondance qu'elle adressa à sa fille, fit la chronique spirituelle et sensible de la cour et des salons parisiens.

Madeleine de Scudéry (1607 - 1701)

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Madeleine de Scudéry reçut une éducation très solide, chose encore rare pour une jeune fille de son époque. En 1639, elle gagna Paris et fit son entrée dans le monde des lettres parisiennes en fréquentant l'hôtel de Rambouillet. Elle y brilla par sa culture et son esprit, et sa réputation fut telle qu'elle lui permit de créer par la suite(1657) son propre salon littéraire, rue de Beauce, qui devint très vite à la mode. Elle y reçut des écrivains de renom et des amateurs des belles lettres très distingués. Mme de La Fayette, Mme de Sévigné, Mme Scarron (future Mme de Maintenon), M de La Rochefoucauld participèrent à ces réunions littéraires. Théoricienne de l'amour galant, Madeleine de Scudéry choisit de rester célibataire par goût et par conviction.

Ses romans sont de longs récits ayant pour thème central l'amour, dont Artamène ou le Grand Cyrus (1649-1653) et Clélie, histoire romaine (1654-1660) sont les plus connus. Ces romans à clés, écrits dans un style raffiné, rencontrèrent un succès immense auprès de l'aristocratie et de l'élite littéraire : le public de l'époque s'amusa à reconnaître les personnes réelles décrites dans le Grand Cyrus, où Madeleine de Scudéry se donnait le nom de Sappho.
Ces ouvrages devinrent bientôt les ouvrages de référence de l'aristocratie en matière de préciosité.

C'est dans Clélie que se trouve la carte du Tendre, cette représentation topographique et allégorique du pays de l'amour, où l'amant doit trouver le chemin du cœur de sa dame entre maints périls et maintes épreuves. Cette carte définit une sorte d'idéal du comportement amoureux, fait d'attentions et de respect en même temps que de dévotion, de persévérance et de mesure en même temps que d'ardeur.
Madeleine de Scudéry et la préciosité furent ridiculisées par Molière dans les Précieuses ridicules, mais elle nous apparaît aujourd'hui comme une figure importante de son temps, pour avoir tenté d'imaginer les relations entre hommes et femmes d'une manière tout à fait moderne pour l'époque.


Madame de La Fayette (1634 - 1693)


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Romancière française. Elle devint demoiselle d'honneur de la reine mère Anne d'Autriche, ce qui lui permit d'entrer en relation avec l'aristocratie du temps, se lia avec Mme de Sévigné (1657), et fréquenta le salon de Mme du Plessis-Guénégaud. Ayant épousé le comte de La Fayette (1655), elle vécut avec lui sur ses terres d'Auvergne jusqu'en 1660, date à laquelle elle revint à Paris. Dans le salon qu'elle y tint, elle reçut Gilles Ménage, qu'elle rencontra en 1651 et qui tomba amoureux d'elle, et le duc de La Rochefoucauld, avec qui elle noua, en 1665, une relation d'amitié qui ne s'éteindra qu'à la mort de celui-ci (1680). Familière des salons littéraires de la capitale, citée dans le Dictionnaire des précieuses (1660) de Somaize, Mme de La Fayette ne tarda pas à s'adonner à la littérature. En collaboration avec Ménage, elle composa d'abord une nouvelle, la Princesse de Montpensier, (1662) que, par souci de son rang, elle fit paraître anonymement (il n'était pas d'usage, au XVIIe siècle, qu'un aristocrate, et surtout une femme, publiât un roman). En 1678, elle publia, sous l'anonymat, la Princesse de Clèves. Assez vite attribué à Mme de La Fayette, cet ouvrage passe pour le chef-d'œuvre du roman classique et pour le modèle du roman d'analyse psychologique. Toute une tradition romanesque au XVIIe siècle est fondée sur l'analyse du sentiment amoureux, en particulier les romans précieux, romans fleuves alourdis d'interminables digressions qui tentent de décortiquer les mécanismes du cœur. Héritier de cette tradition, la Princesse de Clèves doit son exceptionnelle réussite à ce qu'il associe de façon équilibrée l'action et l'analyse psychologique, dans le cadre d'un récit bref, ayant pour toile de fond historique la vie à la cour d'Henri II.
( voir : Précieux et Précieuses )

( Azadunifr )

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